Et si nous parlions de la France?
Les habituels communiqués de victoire se multiplient à la suite de l’accord « historique » trouvé à Bruxelles ce jeudi 27 octobre 2011.
Le FESF passe à 1000 milliards, la dette grecque est allégée de 100 milliards, les états garantissent les banques mises à mal, le FMI prête à la Grèce, l’Allemagne affirme sa volonté, , la Chine approuve,…
Mais le mal est il soigné à la racine au niveau européen? Nous verrons prochainement si l’Espagne et l’Italie ne sont pas les prochaines cibles de la spéculation financière.
Et la France dans toute cette agitation internationale?
PSA annonce des milliers de suppression d’emplois en Europe mais 800 créations d’emplois au Brésil.
Le chômage repart à la hausse : +0.9% en septembre , hausse que nous prédisions en début d’année 2011. La croissance est anémique. Le spectre de la récession se profile à l’automne 2011 et pour toute l’année 2012. Les banques déjà frileuses vont fermer le robinet du crédit après leur abandon de créance en Grece. ( 9 milliards).
1% de croissance semble être aujourd’hui l’hypothèse d’évolution la plus plausible pour notre PNB en 2012.
Ce chiffre annonce deux conséquences :
- chômage en hausse : à moins de 2% de croissance, Pole emploi verra les bataillons de chômeurs croitre
- rentrée fiscale et sociale en baisse dans les caisses de l’état et de la sécurité sociale.
Conclusions immédiates et très tangibles :
1) le plan du gouvernement du 24 aout dernier ( baisses des dépenses et rabotage des niches fiscales) est parfaitement insuffisant pour réduire notre déficit,
2) le projet de budget basé sur une estimation de croissance supérieure à 1% est caduc et qu’il faut anticiper une nouvelle série de réduction des dépenses et de hausse des prélèvements : il manque au bas mot 10 milliards de recettes pour atteindre l’objectif de réduction du déficit en 2012.
Le débat sur la TVA et les indemnités journalières est révélateur de ces nouveaux besoins.
Et malgré tous ces plans successifs, ces budgets obsolètes avant même leur adoption, le débat sur les causes du mal français, et donc les remèdes à y apporter, n’est toujours pas lancé, sauf par Francois Bayrou : il faut créer des emplois, retrouver une capacité de production en France, seule capable de produire des richesses et donc générer de nouvelles ressources fiscales et sociales , seules à même d’éponger notre dette colossale.
Philippe Gonon
Président du Modem25