L’intergouvernementalisme n’est pas une réponse à la crise
Guy Verhofstadt à Nicolas Sarkozy au nom de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe – ADLE . A la lecture des deux discours importants du Président Nicolas Sarkozy et de la Chancelière Angela Merkel, les chances d’une réponse européenne cohérente à la crise, la semaine prochaine, semblent encore plus minces.
A la lecture des deux discours importants du Président Nicolas Sarkozy et de la Chancelière Angela Merkel, les chances d’une réponse européenne cohérente à la crise, la semaine prochaine, semblent encore plus minces.
Guy Verhofstadt, président de l’ADLE ( dont fait partie le Mouvement Démocrate) a déclaré:
« Le discours de M. Sarkozy hier soir s’adressait clairement à la frange la plus passéiste de son électorat et ne visait pas à le présenter en champion de l’unité européenne. Sa vision est une vision gaulliste qui empêche toute intégration européenne. C’est cette Europe intergouvernementale, faite d’Etats ne défendant que leurs intérêts nationaux, qui est au pouvoir depuis le début de la crise avec les résultats que nous voyons. La seule façon de sortir de la crise sans détruire à la fois la monnaie unique et le marché unique, c’est de se rallier à la méthode communautaire basée sur la solidarité et l’intérêt commun. »
« La construction européenne est fondée sur des règles communément admises, appliquées par des autorités indépendantes comme la Commission européenne et la Cour de justice. Mme Merkel et M. Sarkozy ne doivent pas défaire ce principe fondamental. »
« Les éléments d’une solution sont déjà sur la table. Comme Mario Draghi l’a déclaré hier, ce n’est juste qu’une question de séquençage. Nous avons besoin de davantage de discipline budgétaire de la part de tous les États membres de la zone euro ainsi qu’un engagement de solidarité qui doit inclure une certaine forme de garantie mutuelle des dettes souveraines ».
Il se peut qu’il faille ancrer ces principes par une mise à jour du traité, mais des mesures doivent être prises dès maintenant, pas dans quelques mois. Mme Merkel et M. Sarkozy n’ont plus que quelques jours pour régler leurs différends ou bien l’Europe risque de reculer de 50 ans. »