Je ne suis pas convaincue par ce discours !!
Marielle de Sarnez, vice-présidente du Mouvement Démocrate et eurodéputée, a pointé le manque d’ambition européenne et de plan cohérent face à la crise, dans le discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Toulon, jeudi 1er décembre.
« Je ne suis pas convaincue par ce discours. Les Français sont extrêmement inquiets et je ne sais pas si Nicolas Sarkozy le ressent vraiment. Situation économique désastreuse, chômage très important, problème du pouvoir d’achat… Nous sommes dans une crise de l’euro, de l’Europe et de la dette », a-t-elle d’abord rappelé.
« L’Élysée nous avait annoncé un discours qui allait faire date, qui s’attaquerait aux problèmes de fond, qui serait une réponse à tout cela. Or, je n’aperçois pas de réponse ce soir. Je n’aperçois ni vision globale, ni plan d’ensemble avec des actions concrètes et cohérentes, qui permettraient de sortir la zone euro et en particulier la France de cette crise », a analysé l’eurodéputée.
« Je sais qu’il y a aura des efforts à faire en France, nous le disons depuis longtemps avec François Bayrou, mais nous avons aussi besoin d’une réponse européenne forte. Je ne l’ai pas aperçue ce soir. J’ai le sentiment qu’au fond nous ne maîtrisons pas notre destin, que nous ne le prenons pas à bras le corps et que nous attendons les positions d’Angela Merkel », a-t-elle pointé. « J’ai beaucoup de respect pour l’Allemagne, j’ai conscience de l’importance de l’axe franco-allemand, mais je ne crois pas à l’approche de Nicolas Sarkozy d’une Europe intergouvernementale. J’attendais que l’on renoue avec l’esprit communautaire, d’une Europe plus solidaire, plus unie, plus politique. Je n’ai pas non plus entendu cela ce soir », a-t-elle déploré.
Pour la première vice-présidente du Mouvement Démocrate, « c’est une évidence qu’il faut davantage de discipline de la part des États européens, mais pourquoi Nicolas Sarkozy ne l’a-t-il fait et fait respecter, depuis qu’il est élu ? Il y a eu une grande légèreté des dirigeants politiques français ces trente dernières années, de la part de la Gauche et de la Droite, y compris du président sortant. Cela fait des années que nous dépensons plus que ce que nous avons. Évidemment que cela provoque des déséquilibres », a-t-elle fustigé.
« Cette question de la dette, elle ne s’improvise pas, elle n’arrive pas soudainement aujourd’hui. Elle est là, années après années, depuis maintenant plus de trente ans. Gouverner, c’est prévoir. On ne peut pas dire que Nicolas Sarkozy ait répondu à cette question », a conclu la députée européenne.